#Meetoo à l'hôpital : l'AP-HP se dit "pleinement engagée dans la lutte contre les violences au travail"

Alors que la parole se libère sur les violences sexuelles à l'hôpital, l'AP-HP a assuré qu'aucune violence n'était "tolérable" dans ses établissements.

L'AP-HP réagit aux prémices d'un #Metoo à l'hôpital, sans directement le mentionner. Ce mardi 16 avril, l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris a publié un communiqué dans lequel elle se dit "pleinement engagée dans la lutte contre les violences au travail".

"Qu’il s’agisse d’actes de violence verbale, physique ou morale, d’agissements sexuels et sexistes, de harcèlement moral ou de discriminations, les violences entre professionnels ne sont pas tolérables au sein de l’AP-HP", ont expliqué le directeur général Nicolas Revel et les professeurs Rémi Salomon et Bruno Riou.

279 signalements en plus de deux ans

Depuis la semaine dernière, la parole se libère dans le milieu hospitalier. Dans une enquête de Paris Match publiée mercredi 10 avril, Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a accusé l'urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral", ce qu'il réfute.

Un témoignage qui en a appelé de nombreux autres sur les réseaux sociaux, dans les médias ou auprès du syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) qui a lancé un appel.

De son côté, l'AP-HP a rappelé qu'elle avait mis en place une cellule permettant de recueillir les signalements depuis septembre 2021. "279 signalements ont été traités par la cellule centrale, dont 5% concernent des situations à caractère sexuel et sexiste", ont précisé les hôpitaux parisiens.

Selon une enquête de l'Association nationale des étudiants en médecine (Anemf) réalisée en 2021, 38,4% des étudiantes en médecine disaient avoir subi du harcèlement sexuel pendant leurs stages hospitaliers, 49,7% des "remarques sexistes", et 5,2% des "gestes déplacés", entre mains aux fesses, attouchements et autres "gestes sexuels".

Une omniprésence des violences que l'AP-HP n'a pas réfutée dans son communiqué, reconnaissant que "ces faits sont très probablement sous déclarés notamment en raison de la peur de certaines victimes de signaler les violences qu’elles subissent". Grâce à sa dernière campagne de prévention, elle précise que le nombre de signalements auprès de la cellule dédiée avait augmenté de 29% chaque mois.

Article original publié sur BFMTV.com